Voyages accessibles : Les origines.
Première partie :
Marie Odile.
Touchée par une polio qui l’a rendue tétraplégique lorsqu’elle n’avait que quelques mois, Marie-Odile Vincent a passé ses premières années d’instituts en hôpitaux. A 18 ans, elle décide de quitter le monde protégé des maisons spécialisées pour mener sa vie de manière autonome. Elle s’installe dans un premier temps à Tours pour mener de front des études d’histoire de l’art et d’anglais, puis à Paris où elle obtient un diplôme de 3ème cycle en information et en documentation.

Dès mes débuts dans la vie active, j’ai été consciente du fait que mon plus grand problème serait celui de la mobilité
Vivre libre
« Dès mes débuts dans la vie active, j’ai été consciente du fait que mon plus grand problème serait celui de la mobilité. Comment se réaliser quand on est curieux de tout, qu’on a envie de découvrir le monde, de partir à l’aventure ? J’ai pris le risque de m’installer à Paris, avec tous les problèmes d’accessibilité que cela impliquait. Après avoir enchaîné divers petits boulots en tant que documentaliste, j’ai intégré une entreprise internationale pétrolière, qui m’a embauchée dans le cadre d’un programme d’insertion des personnes handicapées, dans laquelle je suis aujourd’hui responsable qualité. La plupart des entreprises ne sont pas prêtes à accueillir les personnes handicapées à des postes à responsabilités et c’est d’autant plus vrai quand on est une femme cadre handicapée.
La passion des voyages
« C’est dans les années 80 que j’ai organisé mon premier voyage aux Etats-Unis. C’était un véritable défi ! Comment concilier ce voyage avec les contraintes liées au handicap ? J’ai vite compris qu’il fallait que j’accepte de vivre autrement, c’est-à-dire en me passant de toutes les aides à la vie quotidienne que j’avais petit à petit mis en place pour pouvoir mener une existence à peu près « normale ». Mais ce que je perdais en confort, je le gagnais en liberté, alors je crois que ça vaut la peine de faire quelques efforts ! Les personnes valides ne s’imaginent pas à quel point le handicap peut être astreignant, ni dans quelles situations rocambolesques cela nous entraîne parfois ! C’est angoissant, mais pour ma part, je préfère me brusquer de temps en temps, plutôt que de vivre avec la peur au ventre. C’est ainsi que la compagnie aérienne m’a demandé de signer un certificat de non contagion avant de m’autoriser à prendre l’avion, que j’ai volé 7 heures sans pouvoir me rendre aux toilettes et que je me suis retrouvée dans un hôtel New-yorkais totalement inaccessible… Mais je m’en suis sortie, et même, j’ai adoré faire ce voyage ! Depuis, je n’ai jamais cessé de bourlinguer, que ce soit en Espagne, en Italie, en Hollande, en Egypte, au Kenya, au Portugal, en Tanzanie, à Prague, en Martinique… »
Maintenant, il existe des voyages accessibles…!

Depuis, je n’ai jamais cessé de bourlinguer, que ce soit en Espagne, en Italie, en Hollande, en Egypte, au Kenya, au Portugal, en Tanzanie, à Prague, en Martinique… »
Deuxième partie : Le projet.