Ligne du train Fianarantsoa-Côte Est
Deuxième partie
Trajet
PK 0 : Fianarantsoa. Alt. 1100m.
Arrivée matinale à la gare de Fianarantsoa, car l’horaire de départ est fixé à 7h00 . .. en principe… mais, en fait, le départ ne se fait que quand tout est chargé. Autant dire qu’avec un horaire de départ approximatif, l’heure d’arrivée va s’en ressentir. Le wagon de première classe, les deux wagons de deuxième classe et les 2 wagons de marchandises sont reliés les uns aux autres et n’attendent que la locomotive : une BB 242. Le départ se fait dans un déferlement de coups de sifflet de la locomotive, d’une part pour faire savoir que le train est bien parti, mais surtout pour prévenir toutes les personnes qui vivent au bord, voir sur la voie ferrée. Le concert dure un bon quart d’heure, puis c’est bruit irrégulier des roues sur les vieux rails hétéroclites, abîmés et aux raccords incertains qui commence à nous bercer à la vitesse d’environ 20 km/h.
PK 9 : Vohimasina. Alt. 1018m.
Premier arrêt, et déjà une horde de gamins assaille les wagons en quête de quelque cadeau de la part des vazaha présents dans le wagon de première classe, ou tout simplement à la recherche d’une bouteille d’eau vide qui va servir de récipient ou d’épouvantail dans les rizières.

Avant d’arriver à la gare de Sahambavy, les wagons se décrochent de la loco ce jour là. Heureusement, c’est sur le plat.
PK 21 : Gare de Sahambavy. Alt. 1079m.

Les passagers attendent pour prendre le train, les Vazaha qui ont dormi au Lac Hôtel ont leur place réservée.
Les touristes qui ont choisi de dormir au Lac Hôtel prennent le train ici. Ils ont gagné une heure de sommeil, mais manqué le folklore du départ.Sahambavy, « le champ des femmes » : les plans de thé ont colonisé les reliefs autour des rizières en fond de vallée. Le thé a été introduit dans la région dans les années 70. Ces boutures originaires du Kenya s’y sont plues, grâce à l’altitude et au climat humide favorable.
Aujourd’hui, la plantation, qui se visite, s’étend sur 335 ha dont près de 100 sont gérés par les paysans eux mêmes. Le ramassage à la main des quelques 20 tonnes de feuilles humides journalières occupe environ 250 personnes.
PK 28 : Ampitambe. Alt. 1064m.
Jusqu’ici, le paysage ressemble à ce que nous avons pu voir en venant d’Antsirabe par la route : des collines rougeoyantes avec quelques hameaux de maisons, rouges elles aussi, et des rizières en fond de vallée. Puis, changement de décor. La forêt s’impose d’un coup avec ses nombreux et immenses eucalyptus et ses bananiers. Les petits vendeurs à la sauvette nous propose du poulet grillé et des saucisses dans cette gare.
PK 38 : Ranomena. Alt. 1061m.
Premier long arrêt pour un petit déchargement de quelques boissons gazeuses, mais surtout pour un important chargement de bananes. La spécialité de cette gare est apparemment les écrevisses cuites.
PK 45 : Andrambovato. Alt. 878m.
La cinquième gare. Il est possible de descendre à cette gare afin de faire quelques randos dans cette étonante forêt humide. La magnifique cascade, à 2 h de marche, possibilité de descendre jusqu’à Manampatrana en une journée de marche en traversant les plantations de café et en sautant sur une barge à café qui descend le courant, etc… Il a quelques petits hébergements très sommaires crées par les habitants. Il est possible également de rejoindre le parc de Ranomafana à partir d’ici en 2 jours et demi.C’est là que commence la grande descente d’une vingtaine de km jusqu’à Tolongoina. On passe d’à peu près 1000m à quelque 350m avec par endroit une déclivité de 3,3% ce qui fait de cette ligne de train une des plus raide du monde.
PK 54 Madiorano. Alt. 609m.
Là aussi, un arrêt chargement et déchargement, comme dans les autres gares.
PK 62 : Tolongoina. Alt. 380m.
Lorsque le train s’arrête à la gare de Tolongoina, nous nous voyons proposer des tas de beignets de banane… Il est également possible de descendre à cette gare, les 4×4 ont la possibilité d’y accéder en fonction des conditions climatiques, par une piste souvent difficile. Mais cela peut permettre, soit de venir y prendre le train en vanant de Ranomafana, soit de s’y faire récupérer pour aller à Ranomafana.
PK 72 : Amboanjobe. Alt. 356m.
La gare de la banane. Il y a toujours des tonnes de régimes de banane qui attendent le long des murs des bâtiments de cette gare. L’écoulement de cette production de banane est totalement tributaire du train. Si celui-ci reste plusieurs semaines sans fonctionner, ce qui est arrivé en 2012, ce sont des tonnes de bananes qui pourissent ainsi sur place.
PK 79 : Manampatrana. Alt. 206m.
Lorsque c’est la saison du café, des litchis et de toute façon de la banane l’arrêt ici est souvent long : il faut charger les nombreux sacs ou régimes qui attendent, et cela peut des fois durer presque une heure. Cette gare est pratiquement le milieu de la ligne, lorsqu’il y avait encore 2 locos, c’est ici qu’elles se croisaient, et c’est pour cette raison que l’habitude a été prise d’y concentrer le maximum de marchandises : il fallait bien attendre l’autre loco, et on mettait à profit ce temps d’attente pour charger.
PK 88 : Ionilahy. Alt. 211m.
Cette petite gare dans laquelle le train ne reste pas forcement très longtemps, tire son nom de la rivière Ionilahy. On continue à descendre vers la côte mais la forêt primaire a disparu pour laisser la place à une forêt d’arbres du voyageur et à de nombreuses collines dont la végatation a complètement été brûlée par l’homme. Nous côtoyons la rivière Ionilahy.
PK 99 : Mahabako. Alt. 195m.
Ce village est situé au confluent de la rivière Ionilahy et du fleuve Faraony. On franchit le viaduc de 137m qui enjambe la rivière Inolahy quelques km avant d’arriver à cette gare.
PK 107 : Fenomby. Alt. 190m.
La capitale des épices de la ligne FCE, principalement du poivre vert et des piments rouges. Ici, nous entamons la dernière descente jusqu’à Sahasanaka.
PK 116 : Sahasinaka. Alt. 23m.
Nous longeons le fleuve Faraony, voie d’eau très utilissée par les paysans pour le transport de leurs récoltes , litchis, oranges, etc.… jusqu’au gares proches.Une petite piste rejoint la RN 12 qui relie Manakara à la RN 25, et on a des chances (toutes petites !) de pouvoir y prendre un taxi brousse. C’est à 4 km de cette gare que se trouve la chute du Faraony, avec ses 40m de hauteur, elle reste une des plus belles de Madagascar.[photo 151 – Sahasinaka ]
PK 128 : Antsaka. Alt. 39m. Les premiers villages côtiers défilent, début du pays Antaimoro.
PK 137 : Mizilo. Alt. 26m.
Mizilo-Gare est également un endroit où l’on peut quitter le train pour rejoindre Mananjary si on désire continuer son voyage sur le Canal des Pangalanes. Il faut cependant avoir prévu son véhicule avec son chauffeur.
C’est ici que, après avoir traversé la rivière Ambolotara, la ligne rejoint la RN12 avant d’arriver à Ambila.
PK 146 : Ambila Alt. 12m.
Le train passe souvent sans s’arrêter à cette petite gare proche de Manakara. Elle est la dernière gare de la ligne dans ce sens. Et la loco commence déjà son concert de sifflet pour annoncer son arrivée imminente mais aussi pour avertir les personnes qui vivent, comme à Fianarantsoa, pratiquement sur les rails.
PK 159 : A 4 km de Manakara :
La voie ferrée coupe carrément la piste de l’aéroport ! Et c’est le seul train au monde à couper une piste d’envol ! Heureusement, sans grand risque de collision, vu que les vols domestiques réguliers n’existent plus depuis plusieurs années.

Après quelques palabres et un petit pourboire, il est possible de charger sa moto sur la loco si les wagons sont déjà pleins.
PK 163 Manakara. Alt. 4m.
Arrivée..! Le train à mis… le temps qu’il lui a fallu … Cela peut varier de 6/7 heures à 15 ou 20 heures, voir plus…!
La nuit est pratiquement toujours tombée lorsqu’il arrive en gare de Manakara, mais cela n’empêche pas les pousse-pousses de se presser, se bousculer et s’invectiver pour essayer d’attraper le client, de préférence un vazaha qui payera plus cher la course.
Il est temps pour nous de regagner notre hôtel où une bonne douche et un bon repas termineront bien cette superbe journée avant une nuit bien méritée.