Première partie : Généralités.
La Convention de Ramsar
La Convention sur les zones humides d’importance internationale, appelée Convention de Ramsar, est un traité intergouvernemental qui sert de cadre à l’action nationale et à la coopération internationale pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources. Négocié tout au long des années 1960 par des pays et des organisations non gouvernementales préoccupés devant la perte et la dégradation croissantes des zones humides qui servaient d’habitats aux oiseaux d’eau migrateurs, le traité a été adopté dans la ville iranienne de Ramsar, en 1971, et est entré en vigueur en 1975.
La Convention est le seul traité mondial du domaine de l’environnement qui porte sur un écosystème particulier et les pays membres de la Convention couvrent toutes les régions géographiques de la planète.
Le texte de la convention est ici.
Site Ramsar.
Un site Ramsar est un espace désigné en application de la Convention relative aux zones humides d’importance internationale, particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau, dont le traité a été signé en 1971 sur les bords de la mer Caspienne (Iran). Son entrée en vigueur date de 1975. L’inscription à la liste mondiale des sites Ramsar suppose que le site réponde à un ou plusieurs critères démontrant son importance internationale.
La mission de Ramsar

Une source d’eau douce de laquelle cole une petite rivière est toujours riche en espèces animales et végétales.
La Convention a pour mission: « La conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides par des actions locales, régionales et nationales et par la coopération internationale, en tant que contribution à la réalisation du développement durable dans le monde entier.
La Convention adopte une optique large pour définir les zones humides qui relèvent de sa mission, à savoir marais et marécages, lacs et cours d’eau, prairies humides et tourbières, oasis, estuaires, deltas et étendues à marée, zones marines proches du rivage, mangroves et récifs coralliens, sans oublier les sites artificiels tels que les bassins de pisciculture, les rizières, les réservoirs et les marais salants.
Sites Ramsar à Madagascar
Madagascar a ratifié la Convention de Ramsar le 19 Février 1998 et compte à l’heure actuelle 9 sites classés Ramsar :
1 – Le lac Tsimanampesotse –
(25/09/1998) – Tuléar – 45,604ha – 24°07S 043°45’E –
Le lac Tsimanampesotse est le premier site Ramsar de Madagascar classé par la Convention Internationale sur les Zones Humides. C’est aussi l’unique aire protégée se trouvant sur le plateau calcaire et la zone côtière le long du littoral du Sud Ouest.
2 – Le lac Manambolomaty –
(25/09/1998) – Majunga – 7,491ha – 19°01’S 044°24’E
Située dans le centre ouest de Madagascar, le complexe Tsimembo Manambolomaty se trouve dans le district d’Antaslova, région Melaky. Il est composé par des mangroves, des lacs, des marais et des forêts denses sèches caducifoliées. La forêt constitue l’un des plus grands massifs forestier de la région du Melaky et fait partie. Une partie de ces zones humides sont inscrites et classées parmi les 2 premiers Site Ramsar à Madagascar. Cette aire protégée est très riche en biodiversité et on note la présence de plusieurs espèces rares et menacées d’extinction. Cette zone est aussi importante sur le plan socio-économique vu l’importance des ressources piscicoles ainsi que la richesse en bois d’œuvre de la forêt.
3 – Le lac Aloatra, les zone humides et bassins versants –
(09/09/2003) – Ambatondrazaka – 722,500ha – 17°28’S 048°31’E –
Le site Alaotra est le plus grand à Madagascar il comprend un grand lac d’environ 20.000 ha, entouré de 23.500 ha de marais et de 117.000 ha de rizières, sans parler de 500.000 ha de bassins versants environnants et de cours d’eau.
4 – Les Marais de Torotorofotsy avec leurs bassins versants –

Les espèces de grenouille endémiques à Madagascar sont nombreuses. beaucoup sont menacées d’extinction.
(02/02/2005) – Tamatave – 9,993ha – 18°52’S 048°22′
La superficie de 8 500 ha du Torotorofotsy se réduit ainsi après des aménagements agricoles. « Les bordures du marais deviennent des rizières aujourd’hui. Et les forêts entourant le site, les protégeant contre l’ensablement, connaissent une dégradation à cause de la culture sur brûlis et l’exploitation forestière parfois illicite. Les principales victimes de cette dégradation sont, ainsi, le mantella aurantiaca, une espèce de grenouille rouge, et le Râle de water, une espèce d’oiseau.

Avec la vue aérienne du parc de Tsarasaotra, on se rend parfaitement compte qu’il est situé totalement en milieu urbain.
5 – Le parc de Tsarasaotra –
(09/05/2005) – Antananarivo – 5ha – 18°52’S 047°32E
Le parc de Tsarasaotra est le premier site privé mondial classé dans la liste Ramsar. Il est inscrit sur la liste des zones humides d’importance internationale depuis mai 2005. Ce parc d’une superficie de 27 ha représente un site exceptionnel au milieu d’un environnement de plus en plus urbanisé. Il est connu depuis des années pour ses oiseaux d’eau et constitue un lieu de reproduction des hérons et de refuge pour les canards pendant la saison de chasse. Renfermant 14 espèces et sous espèces endémiques d’oiseaux d’eau, le parc constitue un site d’observation de l’avifa, une espèce reconnue par les institutions environnementales internationales.
6 – Zones humides de Bedo –
(12/05/2007) – Tuléar -1,962ha – 19°57’S 044°36’E –
Les zones humides de Bedo sont situées à Tuléar et comprennent le lac Bedo et les marais environnants. Le site est utilisé par la population locale pour la pêche et les matériaux de construction et fait l’objet de plans en cours pour une gestion locale.
7 – La rivière Nosivolo et affluents –
(17/09/2010) – Tamatave – 358,511ha – 20°03’S 048°07E –
Nosy Volo est en réalité une rivière longeant la commune urbaine de Marolambo.Le district de Marolambo est une des localités les plus enclavées de l’île et n’est accessible par voie terrestre que durant la saison sèche. Cet enclavement a favorisé l’exploitation illicite des ressources naturelles, due notamment aux manques de contrôle. Des chercheurs sont venus effectuer des recherches scientifiques au fleuve Nosivolo et ont fait la découverte de 14 espèces de poisson endémique. En 1998. Une nouvelle étude approfondie a été réalisée en 2003 et à part une richesse en crustacés, 19 espèces de poisson endémique ont été recensées dans le fleuve de Nosivolo dont le « Sôngatagna », objet d’un festival en 2006.
8 – Le lac Kinkony –

La sarcelle de Bernier, endémique de Madagascar, très rare et en voie de disparition. Photo Julien.
(05/06/2012) – Majunga – 13,800ha – 16°08’S 045°49’E –
Le lac Kinkony, le plus grand lac de Madagascar après le lac Alaotra, abrite les plus importantes colonies d’oiseaux endémiques à Madagascar, menacées par la dégradation de leur environnement. A une centaine de kilomètres de Mahajanga, Bird Life International, programme Madagascar, y a redécouvert le « mireha » ou la sarcelle de Bernier, vivant. L »Anas bernieri » a été considéré jusque-là comme une espèce disparue. Le « mireha » est un canard. La chasse sauvage a failli anéantir l’espèce. La pêche sauvage dépeuple le lac et menace l’avenir de la pygargue de Madagascar ou l’Ankoay. Cette espèce d’aigle, classée en voie de disparition, se nourrit de poissons.
9 – La zone humide de Mandrozo –
(05/06/ 2012) – Majunga – 15,145ha – 17°32’27 »S 044°05’47 »E –
La zone humide de Mandrozo est entouré de marais, de rizières et de savane, ainsi qu’une partie de forêt sèche. On y trouve plusieurs espèces animales dont une espèce de tortue ainsi que des reptiles menacés d’extinction.
De ces 9 sites Ramsar à Madagascar, seul le parc Tarasaotra, quasiment situé en ville à Tananarive est facilement visitable, bien qu’il soit, pour l’instant, fermé au public. Les autres sites ne sont pratiquement pas connus des touristes, car rare sont les tour opérateur qui les proposent à part peut être le lac Kinkony , très intéresant en terme d’avifaune.
A suivre : Sites Ramsar – 2 – : Descrition rapide des sites.