Raid en pirogue – Tsiandamba.

Anakao / Morondava en pirogue – 3 –

La jolie petite crique de Tsiandamba où nous avons accostés.

Arrivée tardive.

Notre arrivé tardive au petit village de pêcheurs de Tsandamba est passée complètement inaperçue. A cette heure-là, tout le monde dort depuis plusieurs heures. Pendant que Gilles et moi-même tombons la voile de la pirogue et sortons tout notre bardas, Julien part à la rencontre du chef du village pour lui faire part de notre intention de passer la nuit sur son territoire comme il est de coutume. Je me sens tout de même un peu gêné de tirer ainsi ces pauvres gens de leurs rêves, mais Gilles me rassure, me disant que ce n’est pas un problème, mais la façon de procéder sur la côte. D’abord, c’est la politesse qui commande qu’on se présente, quelle que soit l’heure, afin de demander la permission toujours accordée de s’installer pour quelques heures, ensuite, c’est l’hospitalité légendaire des malgaches et le mode de vie des Vezo que l’on retrouve dans cette façon de faire.

Lumières.

Petit village de pêcheurs qui ne vivent que de celle-ci, Tsiandamba est tout naturellement tournée vers elle.

Nous sommes encore en train de préparer la pirogue pour la nuit lorsqu’un bruit de moteur brise le silence nocturne, immédiatement suivi d’une illumination surprenante d’une partie du village par des projecteurs ainsi que de quelques cases : julien vient de réveiller Mr Odilon, le chef du village qui a mis en route son groupe électrogène pour la circonstance.

Nos bagages sur le dos, nous gravissons la dune pour arriver à la maison de Mr Odilon et nous apercevoir que tout le monde est debout dans la maison, même les enfants tout heureux de cet interlude. Deux femmes s’affairent autour de quelques fatapera, une autre est déjà en train de laver du riz et je vois quelques poissons sur la table. J’en déduis que nous allons avoir droit à un bon repas, chose sur laquelle j’avais fait une croix pour ce soir.

Quelques kilomètres avant d’atteindre Tsiandamba par la piste, de belles plages bordent le lagon vert émeraude.

Présentations.

Julien nous présente à Mr Odilon, qui nous présente le reste de sa famille et nous restons de longues minutes assis autour de la table, en silence… Je ne sais pas que penser… Puis Mr Odilon donne quelques ordres en malgache, les sourires éclairent les visages, les hommes commencent à parler entre eux, les femmes apportent de la THB (bière locale), les fatapera sont déjà chauds, le riz en train de cuire ainsi que les poissons. La soirée commence… !

Bubgalows.

Les petits bungalows construits par Mr Odilon, perchés sur la dune sont dans l’enclos de sa propriété, la seule du village a être clôturée.

Mr Odilon tient absolument à ce que nous ne dormions pas sur la plage sous la voile de la pirogue et nous fait visiter, avec une fierté non dissimulée, les 2 petits bungalows qu’il vient de construite pour les « clients » de passage. C’est très sommaire : une case en planche de 9m² environ, un lit 2 place en bois avec une « Malagasy Foam » (mousse de polyuréthane expansée standard), une petite table et sa chaise. Une petite ampoule, qui sera éteinte avec l’arrêt du groupe, éclaire faiblement le tout. Pour ma part, je n’en demandais pas tant et accepte, d’autant que je n’ai pas le choix…, avec grand plaisir. Julien et Gilles se partageront l’autre bungalow.

Notre pirogue, ancrée dans la baie, reste seule au petit jour. Tous les pêcheurs sont déjà en mer.

Bonne nuit.

Le simple mais succulent repas avalé, quelques bières plus tard, nous rejoignons nos cases pour un reste de nuit bien mérité. Le groupe s’arrête, le silence revient… Je m’endors en quelques secondes.

Réveil.

Une case typique des pêcheurs de Tsandamba.

Le réveil se fait en douceur, au son des cris lointains des enfants qui jouent sur la plage. Il est déjà 9h. Notre petit déjeuner composé de « moukary » et de « thé ?? » nous attend déjà sur la grande table commune. Tous les pêcheurs sont en mer depuis longtemps. Nous faisons un brin de toilette grâce à l’eau du puits à peine saumâtre que chacun remonte à la force des bras.

Mr Odilon est là, avec nous. Il tient à être là pour notre départ. Je lui demande combien je lui dois pour les repas et l’hébergement. Il tourne la tête, disant que l’hospitalité était quelque chose de sacré ici et que cela ne se monnaye pas, mais que par contre, si je veux faire un geste pour les enfants du village « car ils ont bien besoin de beaucoup de chose pour l’école », il l’accepterait avec plaisir et m’en serait éternellement reconnaissant. Dont acte.

Il est 10h lorsque, nos bagages chargés dans la pirogue, la voile hissée, nous nous apprêtons à quitter Ce sympathique petit village de Tsiandamba.

En venant de Tuléar, Tsiandamba peut également être rejoint par la piste de bord de mer.