Disparition.
Le résultat du hatsaky, système de culture de maïs sur défriche-brûlis.
La forêt des Mikea est l’un des patrimoines nationaux malgaches dans le domaine de l’environnement et de la biodiversité ainsi que de la culture. Réputée par ces histoires mystiques cette forêt constitue un atout majeur pour le développement du tourisme de la région.
Malheureusement, ce n’est plus le cas..!
La disparition progressive de la forêt des Mikea constitue une grande perte dans l’histoire de Madagascar, entraînant ainsi des manques à gagner considérables au niveau économique par l’intermédiaire du tourisme.
La belle forêt des Mikéa est elle appelée à disparaître dans un avenir proche ?
8 communes concernées.
Il y a urgence d’agir pour la protection de cette forêt, dont la disparition est prévue à très court terme si rien n’est fait d’ici là.
La déforestation accélérée de la forêt des Mikea, dans le sud-ouest de Madagascar, est due essentiellement au hatsaky, système de culture de maïs sur défriche-brûlis.
Huit communes sont concernées par ce fléau : Manombo, Ankilimaliniky, Tsianisiha, Analamisampy, Antanimeva, Basibasy, Bafandriana Sud, Ambahikily
Espèces endémiques.
Face à une telle situation, de nombreuses espèces végétales dont la plupart sont endémiques à Madagascar comme les bois de Cercueil (nato, lovanjafy, vakirabo) se font de plus en plus rares. Ce type de végétation ne constitue pas seulement des richesses naturelles mais surtout des richesses traditionnelles et culturelles. Il en est de même pour les brousses épineuses, comme les raketa (Cactus), un complément alimentaire des habitants, et les sisals. . .
Les espèces animales ne sont pas à l’abri de ces menaces. La forêt des Mikea est un refuge idéal pour les animaux spécifiques des milieux semi- arides. Un lieu d’habitation favorable pour les différents types de microgale M. jenkisae Une espèce rare et unique au monde a été découverte en 2002 dans la forêt, par des chercheurs américains et malgaches. Cette espèce est en danger à cause du Hatsaky. Non seulement elle est victime de la déforestation, mais elle constitue également une des bases alimentaires des Mikea à part le miel, les amidons, les babo ainsi que les patates sauvages
Exploitation d’ilménite dans le région de Fort Dauphin. Source
Nouvelle menace.
Mais une autre menace pèse sur le sort de ce peuple. En effet, une entreprise d’exploitation minière accapare des milliers d’hectares de terrain faisant partie de leurs zones d’habitation.
La société australienne Toliara Sands qui travaille depuis plus de 15 ans sur la possibilité d’exploiter les ressources en ilménite de la région est toujours en attente de son permis environnemental, mais projette, vaille que vaille, de commencer la production d’ilménite de Ranobe (Toliara) en 2014.
L’exploitation de ce gisement promet 400 000 tonnes d’ilménite et 43 tonnes de zircon par an… !
Rassurant !
Exploitation du minerais d’ilménite dans la région de Fort Dauphin
Bien que les responsables de Toliara Sands rassurent en insistant sur le fait que l’eau utilisée sera essentiellement souterraine, que le débit de pompage sera de 560m3/heure dont seuls 10% sera utilisé, le surplus étant renvoyé à la source. De rassurer sur le fait que, le carré minier de Ranobe, ne se trouve à pas moins de 150 kilomètres de la forêt des Mikea, ce qui ne devrait polluer ni l’air ni l’eau nécessaires à la vie et à la bonne santé de ceux-ci. De rassurer également sur le tracé de la route qui doit être construite début 2014, allant de l’exploitation à la jetée portuaire de Toliara prendra la direction du sud sans passer par la forêt des Mikéa eu nord-ouest.
Malgré tout cela, Il est juste de se poser la question de savoir si ce projet d’exploitation minière dans cette région ne risque pas de porter le coup de grâce aux Mikéa ?
Pécheur Vezo de la région de Salary.