Deuxième partie : Les trois premiers bacs… Mahanoro Nosy Varika
Mahanoro Nosy Varika…Doutes.!
Je suis allé faire une belle balade sur la plage pendant que la femme de service nous préparait notre petit déjeuner, et, tout en marchant, je me demandais si nous restons ici ou si nous continuons notre route. En effet, il existe une piste qui descend jusqu’à Mananjary, environ 200 Km plus au sud. Je décide de me renseigner sur son état.
Le petit déjeuner pris, nous partons à la pêche aux renseignements. Pas facile de trouver quelqu’un qui
connaît cette piste. Finalement, par bribes, nous apprenons que les quelques 90 Km pour faire le trajet Mahanoro Nosy Varika sont très praticables, sans problème, surtout qu’il n’a pas plu depuis plusieurs semaines. Par contre, il ne nous a pas été possible de connaître la nature de la piste, juste apprendre qu’il y a 4 bacs à prendre…Cette piste est très peu fréquentée, on peut même dire qu’il n’y a pratiquement pas de trafic. En effet, tout le commerce et transport des passagers se fait ici en bateau-brousse sur le canal des Pangalanes. Autant dire que si nous nous engageons sur cette piste, pas question de tomber en panne..!
Décision.
Les gendarmes qui contrôlent l’entrée et la sortie de la piste à Mahanoro nous confirment que la piste est très praticable. Ils crèvent de soif, et comme nous devons aller chercher nos affaires restées dans le bungalow, nous leur promettons une bouteille de coca… fraîche. Bouteille que nous leur apportons effectivement avant de nous élancer sur la piste.
J’avais regardé minutieusement cette piste sur Google Earth il y a quelques temps et j’avais noté qu’on traversait ce qui semblait être des villages. Je me disais donc qu’on pouvait, comme ailleurs pouvoir se restaurer sans problème. Nous achetons tout de même, comme toujours, quelques bananes et de l’eau en bouteille. Bien nous en a pris, car les bananes ont été notre seule nourriture pour toute la durée du trajet sur la piste.
Départ.
La sortie de Mahanoro se fait en passant sur un pont qui enjambe un bras du canal des Pangalanes qui se jette dans l’Océan Indien, exactement là ou les pécheurs et les collecteurs se rencontrent au retour de la pêche. La piste en latérite est relativement bonne, mais pas roulante du tout car très accidentée. Enfin, au bout de quelques kilomètres, nous roulons un peu mieux jusqu’à ce que nous arrivions au premier bac.
Premier bac.
Le bac de Salehy qui traverse l’estuaire de la rivière Mangoro. Coup de chance, le bac est de notre côté,sinon, vu la longueur de la traversée, il nous aurait fallu attendre certainement assez longtemps, soit qu’un autre véhicule veuille traverser ou que nous mettions la main au ortefeuille pour faire venir le bac. La traversée de presque un quart d’heure est très belle. L’estuaire est très large, calme, parsemé de petites îles et animé de pirogues en action de pêche. Les traversées par bacs sont en principe gratuites. En tout cas, ça l’est pour les malgaches à pied. Mais il est de coutume que les véhicules qui traversent donne quelque chose au passeur. En effet, ils ont souvent du mal à être approvisionnés en gasoil et doivent se débrouiller pour avancer l’achat du carburant.
Une fois de l’autre côté, la nature du sol de la piste a complètement changé. Plus homogène, moins rouge, plus roulant… plus agréable. Raisonnablement, nous ne pouvons cependant pas dépasser le 40 ou 50 Kmh et il y a de temps en temps quelques parties qui nous obligent à ralentir à cause de trous ou ornières. Mais dans l’ensemble, la piste est très bonne, avec 2 bandes de roulement et de l’herbe sur les côtés et au centre.. La preuve qu’il ne passe pas beaucoup de véhicule par ici.
Par contre, notre surprise est grande de découvrir une première borne kilométrique de type Michelin qu’on est sur la « RNT indiquant » au « PR 170 », c’est à dire qu’il nous reste 170 km avant d’arriver à l’intersection avec la RN 25, une vingtaine de Km avant Mananjary. Nous ne nous attendions pas à en trouver sur cette piste.
Deuxième bac.
Puis nous arrivons au deuxième bac, celui d’Andronotsara. C’est notre jour de chance : le bac est également de notre côté, ce qui nous permet de ne pas perdre trop de temps d’autant que la traversée de celui-ci est beaucoup plus courte que le précédant.
Troisième bac.
Et très vite, c’est le bac de Manolilaza. Mais là, pas de chance, il est de l’autre côté. En plus de cela, il ne nous voit pas du fait qu’il faut faire un grand « S » pour traverser et les deux embarcadères sont dissimulés l’un à l’autre par le relief.
On apprend tout de suite qu’il n’a pas de gasoil pour traverser et venir nous chercher….!Bien sur… On va y croire…!
Après leur avoir montré que notre 4×4 fonctionne à l’essence et non au gasoil, ils comprennent qu’ils n’obtiendront rien de ce côté et vu qu’il n’y a pas de station service dans le coin, on négocie avec deux piroguiers qui vont chercher le bac avec la promesse d’un petit supplément de monétaire.La rumeur que le bac venait sur cette rive s’est très vite répandue et en une demi heure, nous sommes entourés d’une bonne trentaine de personnes qui veulent en profiter pour traverser. Les occasions sont rares et il ne faut pas les manquer.!
- Première partie : Vatomandry Deuxième partie : Mahanoro Nosy Varika (Vous y êtes) Troisième partie : Nosy Varika