Quatrième partie : Les Républiques malgaches.
6. La République malgache (1960…)
La 1ère des Républiques malgaches (1960-1972)
Philibert Tsiranana
Animée par Tsiranana (réélu en 1965 et en 1972 à une écrasante majorité), la 1ère République instaure un régime présidentiel modéré. Sa politique économique néo-libérale, associant initiative privée, nationale et étrangère, développement coopératif et intervention de l’Etat (sociétés d’économie mixte et d’aménagement du territoire…), permet un essor économique modéré, mais général. La politique étrangère privilégie les rapports diplomatiques et commerciaux avec l’Occident, surtout avec la France omni-présente.
A partir de 1967, l’opposition critique les avantages accordés aux côtiers au détriment des Merina et les accords de coopération de 1960 avec la France. Après la répression en avril 1971 d’une ‘’jacquerie’’ paysanne dans le sud et les grèves estudiantines et ouvrières de 1972, Tsiranana, malade, se retire et laisse le pouvoir au général Ramanantsoa.
La 2ème des Républiques malgaches « démocratique» (1975-1993)
La nouvelle république opte pour le socialisme, l’instauration d’un pouvoir populaire à tous les niveaux, la lutte contre l’impérialisme, la priorité aux relations avec les pays de l’Est. Mais, l’incapacité du pouvoir à mobiliser la population, la personnalisation du pouvoir, la dégradation de l’économie (revenu par habitant diminué de 25 % entre 1980 et 1987,
graves pénuries alimentaires…), la corruption et de l’insécurité suscitent en 1982 un soulèvement populaire dans tout le pays. Ensuite, une certaine libéralisation de l’économie et l’amélioration des relations avec la France ne permettent pas à Ratsiraka de redresser la situation. La montée de l’opposition et la répression (notamment le massacre d’opposants le 10 août 1991) achèvent de ternir l’image de Ratsiraka.
Les élections présidentielles de février-mars 1993 donnent une très large victoire au candidat des Forces vives Rasalama, le médecin Albert Zafy.
La 3ème des Républiques malgaches
La 3ème République vient avec l’élection de Zafy et l’approbation d’une nouvelle constitution.
La mise en oeuvre de la ‘’thérapie de choc’’ prônée par le F.M.I. et la Banque mondiale (désengagement de l’Etat, rigueur
budgétaire…) suscite de nouveaux mécontentements. Dépassé par ses nouvelles fonctions (6 gouvernements et 3 premiers ministres en 4ans !), Zafy est destitué en septembre 1996. En novembre 96, Ratsiraka est réélu président de la République. Son nouveau mandat est marqué par un rapprochement avec la France, la privatisation de nombreux secteurs économiques (télécommunications, banques, pétrole…), le développement de zones franches industrielles, notamment dans le textile. Les élections présidentielles de décembre 2001 sont marquées par une grave crise politique sur fond de contestation de résultats électoraux.
Marc Ravalomanana, arrivé en tête au 1er tour (46 % des voies contre 40 % à Ratsiraka), s’autoproclame président et est reconnu officiellement le 26 juin 2002. Il prône la lutte contre la corruption et le développement rapide et durable, avec – jusqu’à présent, des résultats très mitigés…
Il est réélu en 2006.
Depuis, il y a eu les évènements tragiques de 2009.
Actuellement, le pays est gouverné par la Haute Autorité de Transition dont le président est Andry Rajoelina.
Des élections sont prévues (en principe) pour le mois de mai 2013.
Aussi bien l’ancien président de la république malgache Marc Ravalomanana, actuellement en exil, que l’actuel président de la HAT Andry Rajoelina ont déclarés ne pas se présenter à ces élections.
Nous venons d’apprendre que les élections prévues au mois de mai, sont reportées au mois de juillet 2013… voir plus tard.
Le premier tour des élections a enfin eu lieu le 25 octobre 2013 et a vu sortir Héry Rajaonarimampianina, soutenu par le camp de l’actuel président de la Transition, Andry Rajoelina, et Robinson Jean-Louis, soutenu par Marc Ravalomanana, le président renversé par le coup d’Etat de 2009.
Ce sont donc eux qui s’affronteront lors du second tour qui est prévu le 20 décembre 2013. Mais, compte tenu de l’hostilité qui oppose les deux camps, on est en droit de se demander si le processus électoral ira à son terme. L’élection, si elle a finalement lieu, permettra-t-elle de renouer avec l’Etat de droit à Madagascar ? Quel sera le rôle de l’armée pendant la campagne ?
Un point au 14 janvier 2014 :
La CES proclamera officiellement les résultats définitifs du second tour de la présidentielle ce vendredi 17 janvier 2014.
François Rakotozafy précise que 50 requêtes pour irrégularités lui sont parvenues, six (6) requêtes pour disqualification, 27 requêtes pour annulation de voix, onze (11) requêtes pour annulation des résultats, cinq (5) requêtes pour contrôle ou comptage des voix, une requête pour suspension (fampiantonana) et trois (3) requêtes pour confrontation des résultats. Et si on a bien compris les explications, chaque juge de la CES est en charge d’un dossier.
Le Syndicat des enseignants chercheurs (Seces) a réitéré la nécessité d’une confrontation des résultats par bureau de vote pour donner du crédit aux résultats qui seront proclamés par la Cour électorale spéciale (CES). En effet, du côté de chez Magro, on multiplie les appels à ces confrontations et ils font peser des menaces croissantes sur la période d’après proclamation des résultats. Les partisans du candidat Jean Louis Robinson, tout en se défendant d’appeler à des manifestations dans la rue, refusent de reconnaître les résultats officiels qui seront publiés sans ce préalable. Elysé Razaka a revendiqué la recompte des voix des deux candidats et la confrontation des procès-verbaux car les leurs feraient état de plus de 500 000 voix de plus que ceux du candidat Hery Rajaonarimampianina.
Devant une telle situation, le Seces, dans le sillage du Pr Raymond Ranjeva, s’inquiète lui aussi et suggère sinon recommande à la CES la plus grande transparence et de la méthode afin de persuader les parties en présence et l’opinion sur la neutralité de la Cour et la crédibilité des résultats. …..
03 Janvier 2014
Hery Rajaonarimampianina a remporté l’élection présidentielle malgache selon le décompte définitif rendu public ce vendredi 3 janvier. L’ancien ministre des Finances a gagné 53,50% des voix contre 46,50% pour son adversaire Robinson Jean Louis.
Le 17 février 2014.
Les résultats définitifs des élections législatives ont donc été annoncés, le jeudi 6 février 2014 par la Cour électorale spéciale (CES). Sans surprise, ils suivent les résultats provisoires déjà établis par la Commission électorale malgache (Cenit). C’est le parti de l’ancien président de la Transition, Andry Rajoelina, le Mapar qui est en tête du nombre de députés élus, suivi par la mouvance de l’ancien président Marc Ravalomanana. Dans cette nouvelle Assemblée, ce sont les indépendants qui font leur entrée en force dans le paysage politique et la bataille des deux grandes formations pour les inclure risque d’être âpre, d’autant que c’est cette nouvelle Assemblée, via « un groupe majoritaire » aux contours flous dans les textes, qui va désigner le Premier ministre.
- Source : http://www.couleursdumonde.org/
- Télécharger la plaquette PDF de Couleurs du Monde : 200906Presentation
Source : http://www.couleursdumonde.org/ (Avec l'aimable autorisation de Mr Michel Arbona)
Première partie : Les Origines de Madagascar.
Deuxième partie : Les Royaumes Malgaches.
Troisième partie : La Colonisation Française.
Quatrième partie : Les Républiques Malgaches (Vous y êtes)
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Magnifique blog (sobre) et instructif en plus.
La photo des rizières de l’Itasy est très belle. j’ai grandit dans ces rizières… et y a attrapé la bilharziose !
Veloma