Mais pas que…
Destination Morondava.
Nous avons décidé d’aller passer quelques jours dans la petite ville de Morondava sur la côte Ouest. Je connaissais déjà cette sympathique bourgade pour m’y être rendu en pirogue suite à un raid côtier il y a quelques années.
Comme de coutume, nous prenons, ma compagne et moi même, un petit sac à dos d’une trentaine de litres chacun afin de limiter les bagages sur la moto. Un sac de réservoir fixé entre le guidon et la selle, contient ce que j’appelle le « fond de moto », c’est à dire, les habits de pluie, les cartes routières, une bouteille d’eau, quelques biscuits et un minimum d’outillage.
Nous ne sommes pas des « lève-tôt », et nous ne quittons pas Antananarivo avant 10h du matin. De toute façon, la distance à parcourir n’est pas énorme, car nous avons décidé ce dormir à Antsirabé, ce qui représente environ 170 km.
Tananarive – Antsirabé
La superbe route sinueuse bordée de rizières et de maraîchage est vraiment un régal à parcourir en moto. Outre le plaisir de la conduite, la beauté des paysages traversés nous en met plein mes yeux. Une petite halte déjeuner à Ambatolampy, à l’Auberge Pineta, installée dans un bâtiment traditionnel en brique très bien restauré, nous coupe agréablement le trajet.
C’est « Chez Billy », un petit établissement malgache plein de charme, que nous avons retenu pour notre soirée étape à Antsirabe. Nous avons bien fait, car pendant notre dîner, Billy, qui est un excellent guitariste, a reçu la visite de quelques copains musiciens qui sont simplement venus prendre un verre ou deux de rhum local. Nous n’avons pas eu à attendre longtemps pour qu’ils commencent à tripoter leur « gratte » et nous offrir un « bœuf » qui a ravi tous les convives. Une très agréable et chaleureuse ambiance ce soir là chez Billy… Comme presque tous les soirs, j’oserais dire.!
Antsirabé – Miandrivazo
Le lendemain matin, 250 km de bonne route goudronnée nous attendent pour rejoindre Miandrivazo qui est, pendant l’été austral, la bourgade connue pour être certainement la plus chaude de la Grande Ile. Nous avons décidé de faire une halte dans cette ville pour plusieurs raisons. Tout d’abord, nous n’avons jamais fait cette portion de route en moto, et avons envie de prendre le temps de la découvrir, et ensuite, en partant d’Antsirabe, aller directement à Morondava, représente beaucoup trop de kilomètres à parcourir et risque de nous faire arriver tard à destination, d’autant qu’il n’y a pas d’hébergement entre Miandrivazo et Morondava.
Nous n’avons pas retenu de chambre à Miandrivazo, je sais par expérience qu’il a de la place quand ce n’est pas la pleine saison touristique, et cela nous laisse la possibilité de choisir l’endroit ou nous allons passer la nuit. Miandrivazo est en quelque sorte le « camp de base » qui sert de départ pour la descente de la rivière Tsiribihina en pirogue ou en chaland. Et c’est « Chez la Reine Rasalimo » que nous posons nos sacs. L’endroit est calme, simple mais propre.
Miandrivazo – Malaimbandy
Les 122 km qui séparent Miandrivazo de Malaimbandy ne sont pas goudronnés, loin s’en faut. La dernière fois que j’ai fait ce trajet, c’était en taxi brousse, cela a été un vrai calvaire. Heureusement, il parait que la piste aurait été « nivelée » par une entreprise de TP chinoise, et serait maintenant beaucoup plus roulante. Etant en moto, je ne me fais pas trop de soucis , car on roule beaucoup mieux en 2 roues qu’en 4×4 sur de genre de piste.
Maudits trous.
Effectivement, nous avalons facilement et à bonne allure les quelques 60/70 premiers kilomètres… nous roulons même très bien, peut-être même trop bien..! Une succession de trous, pas très profonds mais assez « secs » pris un peu trop vite, et je vois ma roue avant se dégonfler en quelques mètres.!
Évidement, je pense tout de suite à une crevaison, je pense également que j’ai des rustines et de la colle dans mon « fond de moto » mais je pense aussi que je n’ai pas de pompe…! Bah, c’est pas grave, on trouve toujours quelqu’un qui se balade avec une pompe, même perdu sur une piste en pleine brousse.
Après avoir mis pied à terre, calé la moto et démonté la roue, le diagnostique est plus sévère : la valve de la chambre est à moitié coupée au ras de la jante..! Et pas de chambre à air de rechange dans mon « fond de moto » comme ce devrait être le cas. Nous voilà coincés à une bonne soixantaine de km de Miandrivazo où de toute façon, il est fort probable que je ne trouverais pas de chambre de rechange et à 230 km de Morondava..!
A suivre : Deuxième partie : Réparation.