Arrêt.
Environ 10Km avant le parc villageois d’Anja, le moteur de la moto se met à toussoter, puis à s’arrêter. Je m’interroge sur la cause de cet arrêt lorsque je réalise que l’essence n’arrive plus : je suis obligé de passer sur la réserve, ce qui me fait poser la question du nombre de kilomètres restant : environ 8 à 10 km pour Anjà et ensuite 16 Km pour Ambalavao. Ne connaissant pas la contenance de la réserve, j’espère qu’il reste encore au moins 75 cl d’essence, car c’est à peu de chose près ce qu’il nous faudrait pour couvrir la distance restante.
Nous repartons sans trop « tirer » sur la mécanique : conduite souple et moteur coupé dans les descentes malheureusement trop peu nombreuses. Et ce qui devait arriver, ce que nous redoutions, ce qui n’aurait jamais du arriver, arriva : la panne sèche, en plein milieu de nulle part.!
Il est 16h30 à peine, il nous reste encore au mieux 1 heure de jour. Toutes les voitures, ou presque, roulant au diesel, la chance d’en trouver une qui ait un peu d’essence en secours est vraiment très très faible, la seule solution valable est de faire du stop (très difficile dans ce pays), d’aller à Ambalavao, acheter un peu d’essence, revenir, remplir le réservoir et repartir : ça doit être jouable.
Auto-stop.
La première voiture qui passe est une vieille 405 avec 2 touristes français à bord conduits par leur guide malgache. Je n’en crois pas mes yeux : elle s’arrête. Après avoir expliqué mon problème, ils acceptent gentiment de m’emmener jusqu’à la station à Ambalavao. Un gros bisou à ma chérie, je lui dis que ça se présente super bien, qu’elle m’attende à la moto, que je vais très vite revenir avec le carburant et que je la tiens informée par téléphone.
En route, nous discutons du circuit que viennent de faire mes bienfaiteurs. C’est leur premier séjour à Mada et ils sont ravis de leur périple. Nous arrivons rapidement à Ambalavao. La dernière petite montée qui permet d’entrer en ville est malheureusement fatale au pauvre moteur de la vieille 405 qui répand son huile sur la chaussée et s’immobilise immédiatement. Cela ne fait pas l’affaire des touristes qui avaient prévu de dormir à Fianarantsoa, et ça ne fait pas non plus mon affaire, car la station service est bien à l’entrée d’Ambalavao…. mais en venant de Fianarantsoa, c’est à dire à la sortie en venant de ce côté…!
Comme toutes ces villes construites en bordure de route, Ambalavao est toute en longueur et il y a près de 3 kilomètre à parcourir. J’essaie bien d’arrêter quelque véhicule, je leur promet quelque billet, mais rien n’y fait, et petit à petit, le pouce levé, j’avance dans la ville que finalement je finis par traverser pour arriver à la station.
Il est déjà 17h15… et pourtant je n’ai pas traîné pour venir jusque là. Le jour commence à décliner et mon inquiétude grandit pour le retour et surtout pour ma compagne restée toute seule avec la moto. J’essaie de la joindre au téléphone pour lui expliquer où j’en suis et que je ne serais pas de retour aussi rapidement que prévu. Mais, quand c’est le jour des ennuis, c’est vraiment le jour : pas de réseau..!
Trouver de l’essence.
Je ne perds pas de temps, je fais remplir d’essence une bouteille d’eau, que j’ai ramassé par terre en venant, et comme je n’arrive pas a trouver un véhicule qui veut bien me faire traverser la ville, et peut être m’emmener plus loin, et suis obligé de me taper les 3 bornes du retour à pied. Je met le grand braquet pour faire le chemin en sens inverse et retrouve mon « bienfaiteur » avec sa vieille 405 : elle est garée sur le côté, et le moteur est déjà tombé… A ce rythme là, il va être dépanné avant moi.!
Il est déjà presque 18h, la nuit est complètement tombée et je m’inquiète de plus en plus pour ma compagne qui doit être terrifiée, seule dans le noir, au milieu de nulle part.
Les véhicules se font de plus en plus rare, et je sais bien maintenant que je n’ai plus aucune chance de pouvoir en arrêter un qui voudra bien m’amener jusqu’à la moto, et je me vois mal faire les 16 km à pied…!
A suivre : Troisième partie : Dénouement.