Police sur le RN7.
Sur la RN7, à l’entrée de chaque agglomération, un poste de police contrôle systématiquement tous les camions et taxis brousse. Je pense que c’est la seule chance de pouvoir stopper un véhicule .
Je vais à la rencontre des policiers et leur explique mon problème. Ils comprennent tout de suite que la situation est critique. Ils sont à pied, eux, pas de véhicule de police..! Ils ne peuvent donc rien faire dans ce sens, mais ils me promettent que le prochain véhicule sera stoppé et qu’ils lui demanderont de m’emmener à mon point de panne.
Les 2 premières voitures étant pleines, je dois attendre qu’un gros et vieux camion dont je n’ai pas pu voir la marque soit arrêté par la police pour que je sois pris en charge. Je fais le trajet avec une bande de joyeux lurons déjà pas mal imbibés de « toaka gasy », le rhum local, et qui n’ont de cesse de vouloir que je finisse les bouteilles avec eux..! Je suis bien obligé de faire semblant de boire… ils sont tellement saouls qu’ils ne s’aperçoivent même pas que je ne fais que semblant. Je tiens a être en possession de tous mes moyens pour la suite de la soirée : ramener tout le monde à bon port à Ambalavao.! La RN7 n’est pas très sure lorsque la nuit est tombée..!
Le retour.
Enfin, nous arrivons à l’endroit ou j’ai laissé femme et moto. Je ne vois personne. Là, je suis très inquiet. Je descend du camion en demandant cependant au chauffeur de bien vouloir patienter un moment. Afin qu’il accepte, je suis obligé de lui dire que c’est ma femme qui a l’argent et que je voudrais bien lui donner quelque chose pour le remercier de m’avoir conduit. C’est le bon argument.!
En m’approchant du fossé, je vois la moto, sur sa béquille, en contre bas, et derrière un bosquet, bien planqués, ma petite chérie avec un couple de malgache. Du coup, je suis rassuré et remonte donner son dû au chauffeur qui repart avec sa cargaison de soûlards.
Avant que la nuit ne tombe, ce couple de malgache s’est occupée de ma compagne, ils ont déplacé la moto afin qu’elle ne se voit pas de la RN7 et ainsi n’attire pas les convoitises, puis ils se sont cachés dans ce petit bosquet en attendant que je revienne. Très bonne initiative qu’ils ont eu là. Bien sur, elle leur avait promis une récompense que je m’empresse de leur donner : ils l’ont bien mérités.
L’essence dans le réservoir, le moteur tourne à nouveau et nous ne perdons pas de temps pour rallier Ambalavao, non sans faire un petit stop en arrivant au poste de police pour leur signifier que tout s’est bien passé et leur donner également leur petite récompense…!
Nous trouvons de la place dans le sympathique hôtel Les Bougainvilliers et après un bon repas, nous allons passer une très bonne nuit.
Bonne leçon.
C’est la première fois que nous tombons en panne d’essence. Mais cela a aussi été la dernière fois.! Depuis cet incident, j’ai toujours veillé à faire le plus souvent possible le plein du réservoir.
Ce qui nous a perdu dans cette aventure, c’est le fait d’aller faire un tour dans le massif de l’Andringitra, et les 45 Km de piste non prévus ajoutés au vent de face que nous avons subi sur la RN7 pendant plusieurs kilomètres.
Notre consommation plus élevée que d’habitude et quelques kilomètres en plus ainsi que ma négligence à ne pas avoir refait le plein en passant à Ihosy, ont bien failli nous coûter très cher.
Tout s’est bien terminé. Dieu soit loué.