Une rue d’Antsirabe.
Situation.
Avec environ 190000 habitants, Antsirabe est la troisième plus grande ville de Madagascar.
Située sur les Hautes Terres, à 167 km de Tananarive et à 1500m d’altitude, il n’est pas rare qu’en hiver le thermomètre affiche des températures proches de zéro degré.
Antsirabe est relié à Tananarive par la route RN7 ainsi que par le chemin de fer qui ne transporte cependant, pour l’instant, que du fret.
Enfant Merina de la région Vakinankaratra à Antsirabe.
Vakinankaratra
La région Vakinnankaratra, dont Antsirabe est le chef lieu depuis le 05 Juillet 1903 , est située sur les Hauts Plateaux de Madagascar. Elle représente la partie sud de l’Imerina entre la rivière Mania et le massif de l’Ankaratra. On pense que c’est au Xe siècle que les Hauts Plateaux du centre de Madagascar ont commencé à être occupés par l’homme, à Ambohimanana, à une vingtaine de km au sud d’Antananarivo. Les nombreux objets d’importations diverses retrouvés sur le site d’Ankadivory, à l’Est de Tananarive, prouvent que déjà au XIe siècle, le commerce avec la Chine et les pays du golf Persique était déjà bien établi. Mais ce n’est qu’au XIIe et XIIIe siècles qu’on retrouve ces objets dans la région d’Antsirabe, à Ambohimanambola précisément.
La population de l’Ankarana, donc, celle d’Antsirabe fait partie de l’ethnie des Merina.
La gare d’Antsirabe.
Antsirabe
Le nom d’Antsirabe, signifie « là ou il y a beaucoup de sel », et vient de l’expression « any sira be ». Cette appellation vient probablement de l’ancienne mine de sel gemme qui existait autrefois dans le sud de la ville. C’est seulement en 1777 que le premier européen visita la région d’Antsirabe qui produisait déjà beaucoup de riz et de fruits et légumes. Mais ce n’est qu’en 1868 que les norvégiens, s’y installèrent avec en particulier le pasteur Borgen qui découvrit (semble t’il) les propriétés des eaux thermales. Le soufre et la chaux étaient déjà exploités à cette époque, attirant ainsi beaucoup de travailleurs des régions limitrophes.
La splendide cathédrale d’Antsirabe.
Vichy malgache.
C’est le général Gallieni qui donna véritablement un statut de ville à Antsirabe dans les années 1897-1903, tout particulièrement grâce aux propriétés des eaux minérales. Mais pour qu’ Antsirabe devienne le centre de repos et de loisir dont les français avaient rêvés, il fallut pratiquement 28 ans, de 1896 avec le général Gallieni à 1924 avec le gouverneur Hubert Auguste Garbit.
Ses multiples sources d’eau thermales et minérales lui ont valu le surnom de « Vichy Malgache ».
Vendeur de beignets de bananes dans les rues d’Antsirabe.
Hier.
En 1880, on découvrit six cranes d’hippopotame ainsi que plusieurs os, ce qui eut pour effet d’attirer de nombreux paléontologues européens qui, malheureusement, emmenèrent toutes leurs découvertes dans leur pays respectif. Parmi les espèces fossiles découvertes dans les marécages d’Antsirabe, figure aussi l’æpyornis (oiseau éléphant) dont on ne connait précisément ni la date ni la cause de sa disparition.
Quelques uns des innombranles pousse-pousse d’Antsirabe.
Aujourd’hui.
Antsirabe est sans conteste la ville de Madagascar qui compte le plus de pousse pousse par habitant. On dit souvent qu’elle est la « capitale du pousse pousse ».
Antsirabe, avec Tananarive, est aujourd’hui le plus grand centre industriel de la Grande île. On y trouve en particulier la Sté « Cotona » (cotonnerie), les brasseries « Star » (bière THB.) ou encore les tabacs « Imperial Tobacco » , etc.
On cultive beaucoup de légumes dans la région d’Antsirabe.
Visiteurs célèbres.
Le roi du Maroc, Mohammed V et son fils, le futur roi Hassan II, y furent exilés de 1953 à 1955 et séjournèrent à l’Hôtel des Thermes.
Le président de la première République, Philibert Tsiranana, venait souvent s’y reposer le week-end.
L’ancien Président du Bukina Faso, Thomas Sankara, y fit ses études à l’Académie Militaire.
Deuxième partie : « Les Thermes »